Pourquoi se joindre à l'ACPS?

Pourquoi se joindre à l'ACPS?

Qu’est-ce que ça me donne, l’ACPS ?

Écrit par Michelle Matte-Stotyn

Traduction originale par André Lemaire   

Réimpression en ligne de CanPara juin - juillet 2020. Mis à jour en février 2024.

Historique : J’ai écrit cet article qui a paru en 2016 dans CanPara. On peut encore le voir sur notre site Internet, disponible pour tous les parachutistes. Des années plus tard, plusieurs des informations sont encore valables. Cependant, nous pensons qu’il est temps d’en faire une mise à jour et de publier le tout. Donc, sur la section « Nouvelles de l’ACPS » de ce numéro, j’encourage fortement les lecteurs de lire ces nouvelles et de faire ainsi votre propre mise à niveau sur ce que fait l’ACPS pour vous

Je pense vraiment que la plupart des sauteurs, à une certaine étape de leur vie de parachutiste, se pose la question. Ce fut mon cas il y a 10 ans alors que je devins participant enregistré de cette association comme parachutiste débutante. Pourquoi faire partie d’une association ? Réponse facile, mon centre de parachutisme l’exigeait. Je dirais que c’est le cas de la majorité des sauteurs de l’ACPS. Plusieurs années plus tard, beaucoup ignorent ce que l’ACPS fait, malgré qu’ils continuent à payer leurs frais d’adhésion, condition pour pouvoir sauter. Gagnant en âge et bien placée pour connaître le budget de l’association, je me demande où vont ces frais. En fait qu’est-ce que je reçois pour chacun de ces dollars ?

Depuis que je me pose cette question, je travaille au bureau de l’ACPS, cela fait dix ans et je suis bénévole depuis 12 ans. Je suis encore surprise de toutes les fois où je me pose cette question gênante. Peut-être est-ce parce que j’ai fait des gros efforts pour faire partie de l’association et comprendre où va mon argent, et ça m’étonne encore. Il semble que je sois dans la minorité des parachutistes de l’ACPS, dont 1.5% y œuvrent bénévolement. Vous avez bien lu, sur presque 3000 parachutistes au Canada, seulement 50 d’entre eux oeuvrent en tant que bénévoles en offrant leur temps (certains diraient leur vie) à la gestion de l’ACPS. De plus, ces derniers développent des programmes et prennent des initiatives qui résultent en ce que l’association peut offrir. Seulement deux personnes y travaillent avec un salaire soit Judy et moi-même. Donc tout ce que je vais raconter est le travail des bénévoles. Si vous étiez témoins de la charge de travail des directeurs, des présidents et membres de comité, vous en seriez époustouflés. Car chacun d’eux exerce aussi une profession, doit prendre soin d’une famille, certains sont chefs de centres de parachutisme ou y travaillent, tandis que d’autres y ont  des responsabilités en plus que de travailler gratuitement pour l’ACPS. Pourquoi ? Parce qu’ils sont des passionnés du sport et veillent au succès de l’association. 

Pour revenir au propos initial de cet article…l’ACPS, « ko c’a donne » ? Pour commencer, vous devez comprendre pourquoi l’ACPS existe. En bref, cette association est une organisation d’athlètes amateurs, ce qui veut dire que nous faisons partie de l’Organisation Nationale du Sport (ONS) pour le parachutisme au Canada. Nous sommes l’équivalent de Hockey Canada, de Natation Canada…etc mais pour le parachutisme. Cela représente une responsabilité énorme pour deux salariées et une poignée de bénévoles. Par l’entremise de l’Aéroclub du Canada, nous sommes les représentants auprès de la Commission Internationale de Parachutisme (CIP) qui est une branche de la Fédération Aéronautique Internationale (FAI).

Quelle est donc notre mission auprès de l’ONS et de la FAI en tant que représentants ? Nous sommes responsables de la sélection des athlètes canadiens du plus haut calibre qui représenteront le pays comme membres de l’équipe nationale.  Nous sommes aussi responsables du développement des programmes d’entraînement de ces athlètes de haut niveau. Ces programmes sont reconnus par le gouvernement fédéral à travers Sport Canada. Cela sans mentionner la sécurité, l’entraînement et les programmes de développement pour les débutants en parachutisme afin qu’ils puissent obtenir leurs brevets, leur qualification.

Donc, maintenant, je vous ai probablement déjà ennuyé et vous avez envie de passer à autre chose. Il y a 10 ans, j’aurais fait la même chose. Et voici où réside le problème. Il y a 10 ans, je m’en fichais. Je voulais juste sauter. Je n’ai jamais fait d’effort, comme beaucoup d’autres, pour découvrir ou demander ce que l’ACPS faisait vraiment. Pourquoi ? Je n’ai rien à répondre. Mais j’espère qu’après ce message, alors que je mets un peu de lumière sur l’association, vous les lecteurs, en avez appris un peu plus.

Ce qui m’amène au sujet suivant. Le CanPara. Ce superbe magazine. Probablement qu’une des choses que vous préférez dans cette revue, c’est qu’elle représente le volet le plus tangible de l’utilisation de votre cotisation. Une partie importante de votre contribution financière sert à créer ce magazine 5 fois par an. Si vous voulez voir votre photo ou celle d’un saut mémorable paraître dans CanPara, qui est lu par environ 3000 parachutistes, vous savez quoi faire. Donc, envoyez vos photos et textes, Sans ça, on ne peut pas se vanter d’avoir un beau magazine.

Imaginez maintenant ce qui peut se passer si lors d’un de ces sauts, vous devez libérer votre voilure et atterrissez hors centre dans une prairie ou un stationnement ? Vous faites peur au bétail en atterrissant et les bêtes partent à courir et abîment une clôture. Ou pire, vous atterrissez sur de l’équipement de ferme, ou vous évaluez mal votre trajectoire d’atterrissage et atterrissez dans un stationnement. Qui va payer les frais ? Tout simplement votre cotisation. Une importante partie de votre argent sert à cette police d’assurance de 5 millions de dollars qui va vous couvrir en cas de responsabilité civile lors de la pratique du parachutisme. En revanche, beaucoup d’autres associations offrent beaucoup moins de couverture et prévoient moins de cas à couvrir. Dans ces exemples, cet équipement de ferme que vous avez frappé coûte vraisemblablement plus que le montant de leur couverture. Mais en plus, beaucoup d’aéroports hébergeant des parachutistes et de propriétaires canadiens de centres de parachutisme dont ils louent l’emplacement, demandent aux sauteurs d’avoir des polices d’assurance coûtant plus cher pour la responsabilité civile que d’autres associations offrent. Si bien, que quand vous sautez à ces endroits, vous devez être participants enregistrés de l’ACPS. Si vous pensez que cela n’arrive pas, sachez que, dans les 5 dernières années, la facture totale pour payer les dommages causés à autrui est proche de 60000$. En fin de compte, vos cotisations servent à avoir une paix d’esprit, au Canada et partout dans le monde, en plus de recevoir ce magazine, Ça me semble être une bonne affaire. Et ça ne se termine pas là.    

Vous blessez quelqu’un lors d’un de ces sauts et cette personne intente une poursuite légale contre vous. Votre frais d’affiliation vous permettent aussi, pour autant que les conditions soient remplies, d’avoir accès à un fonds d’assistance légale pouvant aller jusqu’à 15 000$. On l’appelle notre Fonds de Défense, si bien que, à moins d’être vous-même avocat, ça peut vous aider à faire un bon bout de chemin.  Une somme de 60000 $ au total a été versée lors des 5 dernières années. On ne sait jamais quand ça peut arriver.

Et, par surcroît, y a t-il d’autres choses ? Vous vous rappelez tous ces formulaires que vous avez dû remplir, et ces examens que vous avez rédigés, tous ces écrits sur votre carte de membre. Eh bien ces informations ont bien d’autres pouvoirs. Ces qualifications écrites sur votre carte sont considérées comme des certificats de compétence (les brevets) qui prouvent que vous avez les habiletés correspondantes. Ces qualifications sont reconnues par la FAI ce qui veut dire que vous pouvez voyager partout dans le monde et, le personnel qualifié, pourra reconnaître leur signification. C’est que, une partie de l’argent déboursé pour votre carte d’affiliation de l’ACPS contribue à payer l’affiliation de l’ACPS et à l’Aéroclub du Canada, qui fait que nous sommes aussi affiliés à la FAI. La FAI en retour accepte les qualifications octroyées par l’ACPS comme valides et officiellement reconnues. Sans vous joindre à l’ACPS, vous ne seriez pas capables d’avoir une telle reconnaissance.

N’oublions pas le verso de la carte d’affiliation. Ce sont vos qualifications en toutes lettres. Ces informations vous permettent d’entraîner et d’instruire les élèves, les débutants et les gens plus expérimentés en parachutisme. Mais qui développe tous ces programmes et qui vous décernent ces qualifications additionnelles ? C’est le travail de l’ACPS ou plus spécifiquement, du comité de travail sur l’entraînement. Nous venons de parler de 0.25% du 1.5% que nous avons déjà mentionné. N’oublions pas les chargés de cours qui passent des années à accumuler de l’expérience et à produire des programmes servant à inculquer la pédagogie de l’enseignement des disciplines du parachutisme aux autres. Compliqué ! En fait ça l’est. Non pas seulement cela mais aussi que certains entraînements sont homologués par l’Association Canadiennes des Entraîneurs (ACE) par l’intermédiaire de son Programme National de Certification des Entraîneurs. Ce Programme est reconnu partout au Canada dans tous les sports. Si vous suivez un module de sports multiples par exemple, la natation, le hockey, le ski…etc, vous obtiendrez la même chose en parachutisme. L’ACPS fait ainsi partie du portrait global et le plus beau, c’est que sans votre cotisation, rien de cela n’est possible. De plus, les personnes-ressources qui vous enseignent pour devenir entraîneur ou instructeur, sont toutes certifiées selon de l’ACE en plus de l’être à l’ACPS. Nous faisons tous partie du système du sport canadien.    

Plusieurs d’entre vous voudraient obtenir quelques qualifications de plus à l’endos de leur carte. La qualification « G » est reliée au programme de formation des gréeurs de l’ACPS. Le comité de Technique et Sécurité est outillé pour gérer la formation des gréeurs au Canada et pour tout ce qui est relié à la sécurité. Ce comité s’occupe aussi du Système de Gestion de la Sécurité (SGS). Rappelez-vous ce saut qui se solda par des problèmes et du rapport Accident, Incident, Défaillance  (AID) que vous avez rempli.  Eh bien, le rapport du SGS est un document qui ressemble à ceux des rapports AID que nous avons reçus et fait des recommandations pour s’assurer que les problèmes ne se reproduisent plus. C’est la pièce maîtresse afin de garder notre sport sécuritaire.

Maintenant, dans le cas où vous trouvez que votre carte d’affiliation n’est pas assez remplie et que vous développez la passion de la compétition, vous pouvez devenir une autorité officielle d’évaluation. Le Canada est un des pays des plus reconnus dans le monde avec son système de formation de juges de compétition, sous l’égide du Comité des juges. Sans les juges, il n’y a pas de compétition.

Vos cotisations servent à soutenir tous ces comités et leurs programmes ainsi que leurs initiatives.

Quoi d’autre à votre service ? Vous avez certainement vu plusieurs photos de nos athlètes dans les derniers numéros de CanPara quand, sous notre drapeau, ces deniers ont participé à travers le monde pour des compétitions. Sachez que 5$ de votre cotisation vont dans un compte bancaire qui génère des intérêts. Ceux-ci servent à donner une aide financière à nos athlètes nationaux pour participer aux championnats du monde. Beaucoup de gens prétendront que cet argent ne va pas directement à ces athlètes. Ne vous sentez donc pas fier quand vous êtes collé à l’écran où des équipes d’hommes ou de femmes jouent au hockey lors des jeux olympiques et ramènent chez nous des médailles d’or. Je me sens dans le même état d’esprit quand je regarde l’équipe Évolution finalement monter sur un podium aux championnats mondiaux de parachutisme (CMP) comme en 2014 ( et qui continue de la sorte durant 4 années supplémentaires), et je suis sûre que beaucoup de Canadiens se sentent comme moi. Ces sourires valent bien 5$, sans mentionner votre contribution pour ces médailles.

Vous qui n’êtes pas des athlètes de classe internationale, qu’obtenez-vous ? Dieu soit loué, ils y a vos grandes formations réussies et pour tous les autres parachutistes au Canada, votre argent sert aussi, à coup de milliers de dollars, aux fonds de développement de toutes sortes de projets. Je souhaite que, dans votre carrière de parachutiste, de pouvoir directement en profiter. Avec l’aide du comité de Développement à Long Terme des Athlètes (DLTA), du comité des initiatives en parachutisme pour les femmes et du comité des Équipes Nationales et de Compétition (CÉNC), nous avons passé des années à soutenir financièrement des évènements de toutes sortes. Comme les cours de pilotage de voilure, les camps de développement d’habiletés, les ateliers reliés au parachutisme, les compétitions régionales et nationales (incluant les juges et leurs frais de dépenses) ainsi que toutes sortes d’autres occasions d’entraînement. Tout cela consolide la formation de nos parachutistes en leur donnant l’occasion de suivre un entraînement de haut niveau et de bâtir une expérience de compétition tout en s’amusant de façon sécuritaire.

J’espère que vous avez lu cet article en entier et que la question : « Qu’est-ce que ça me donne ? » devienne de plus en plus rare. L’ACPS est une association merveilleuse qui prend soin de ses sauteurs. Pour ceux parmi vous qui ont encore des doutes, veuillez nous en parler. Moi-même, les directeurs régionaux et les présidents de comité, et tous les autres bénévoles seront enchantés d’en discuter. Nous voulons tous améliorer l’ACPS mais nous ne pouvons le faire sans vos commentaires. La prochaine fois que vous vous demandez à quoi servent vos cotisations en plus de vous permettre seulement de sauter, pensez à cet article et souvenez-vous que l’ACPS vous offre bien plus que ça.