Sauts à l’eau

Sauts à l’eau

Introduction

Les sauts à l’eau sont des sauts en parachute planifiés avec atterrissage sur une étendue d’eau de plus de 1.5 m (ou 5 pieds) de profondeur. Un saut à l’eau peut être une expérience intéressante à condition que les procédures normales soient observées avec des précautions additionnelles. Les blessures physiques ainsi que les noyades sont, à toutes fins pratiques, inexistantes lors de sauts à l’eau planifiés et intentionnels. Cependant, il y a toujours une possibilité de danger lors d’un atterrissage imprévu dans l’eau dû à une erreur de repérage du point de sortie ou à un changement radical de vent.

À votre centre de parachutisme, il peut ne pas y avoir d’étendue d’eau constituant un problème mais, à d’autres centres, vous pouvez tomber sur des rivières, des lacs… qui peuvent ainsi représenter une situation d’atterrissage à laquelle vous n’êtes pas habitués. La technique pour les atterrissages d’urgence dans l’eau doit être enseignée à tous les sauteurs dans le cas où une étendue d’eau se trouve proche du centre. Si cette technique n’est pas enseignée à un centre, le sauteur qui visite un autre centre où existe une étendue d’eau à proximité doit s’assurer de recevoir un entraînement adéquat sous la forme d’un endossement pour les sauts à l’eau.

Il y a deux points majeurs qui doivent retenir notre attention en ce qui concerne les sauts à l’eau. Le premier point est celui de la perception de la hauteur au-dessus de l’eau et le second est celui de se défaire de son équipement après l’entrée à l’eau. Il est essentiel que la personne qui saute à 1 kilomètre ou moins d’une étendue d’eau reçoive cet entraînement.

Cet endossement est donc exigé pour effectuer des sauts à l’eau.

Qualifications

Pour effectuer un saut à l’eau intentionnel, le sauteur doit détenir un brevet B ou plus élevé ou alors un brevet A avec l’endossement de sauts à l’eau en étant sous la supervision d’un détenteur de brevet B.

Règles

Des règles particulières sont spécifiées par :

L’ACPS

  • Vitesse des vents maximum : 10 MPH (9 nœuds ou 5 m/s)
  • Des bateaux à moteur doivent être sur les lieux pour repêcher les sauteurs. Ce bateau doit être capable d’embarquer le pilote du bateau, un assistant, le sauteur et l’équipement mouillé. Il faut avoir un bateau pour chaque sauteur dans l’eau ou dans les airs.

Transports Canada

  • Une réservation de l’espace aérien au-dessus de l’eau est exigée. Comme un lac, par exemple, n’est pas normalement un centre de parachutisme, il pourra être nécessaire d’obtenir l’approbation de Transports Canada ou alors de faire une demande de Notam (notice to air men)

Stratégie d’enseignement

Il y a deux points majeurs qui doivent retenir notre attention. Le premier point est l’absence de perception de la hauteur au-dessus de l’eau. À moins qu’il y ait des objets sur cette eau, comme des bateaux ou des bouées familières à la surface de l’eau, ou que le sauteur atterrisse tout près de la Terre ferme, ce dernier sera incapable de déterminer à vue, sa hauteur au-dessus de l’eau. Cette particularité exige que le sauteur observe une discipline absolue en ce qui concerne la préparation de son entrée à l’eau.

Le second point consiste en la préparation du sauteur afin qu’il puisse se défaire de son équipement et de s’en éloigner après son entrée à l’eau. Il est absolument essentiel que le sauteur qui effectue normalement des sauts en parachute en deçà de 1 kilomètre d’une étendue d’eau soit entraîné en suivant les procédures selon la section 2.3 des RGS.

Harnais suspendu

  1. Techniques de préparation
    • Défaire sa sangle de poitrine
    • Gonfler son dispositif de flottaison :
      • Utilisation d’une cartouche de CO2
      • Autrement, gonflage à la bouche
    • relâcher la tension des cuissards (sangles), surtout, ne pas dégager les mousquetons avant l’entrée à l’eau
  2. Techniques de gonflage pour les dispositifs de flottaison
    • Avec cartouche de CO2 – équipement muni d’un cylindre avec corde de déclenchement
    • Gonflage à la bouche – une valve de gonflage manuelle souvent munie d’un système de blocage
  3. Procédures après l’entrée à l’eau
    • Se défaire du harnais
      • Détacher les mousquetons
      • Glisser hors du harnais
      • Nager en s’éloignant du harnais et de la voilure ou alors se libérer de la voilure et nager en gardant le harnais tout en s’éloignant de la voilure
    • Récupération de l’équipement
      • Attraper une partie du harnais
      • Rester à l’écart de la voilure et des suspentes
      • Attendre que le bateau arrive du côté en amont par rapport au vent et en face de vous

Entraînement en piscine

Cela devrait être obligatoire pour les sauteurs qui ne savent pas nager ou ceux qui ne nagent pas très bien

  • Test avec le dispositif de flottaison (vérifier s’il peut soutenir le sauteur et son équipement)
  • Test pour se défaire de l’équipement dans l’eau

Briefing

  1. Organisation des bateaux de récupération et du personnel au sol (sur la rive)
  2. Procédures d’urgence
    • Lors du saut en parachute
    • Dans l’eau (après l’atterrissage)
  3. Réduction du contrôle en chute libre (due au port minimum de vêtements)

Procédures

Préparation avant la journée des sauts

  1. Équipement pour les sauteurs (le rassembler et le tester)
    • Dispositif de flottaison pour chaque sauteur
    • Sacs étanches (en plastic) pour les instruments (si c’est requis)
    • Vêtements appropriés
  2. Préparation du site
    • Placer une bouée (cible flottante ancrée au fond de l’eau et située à une distance suffisante des obstacles et placée dans une zone d’atterrissage sécuritaire (avec un minimum de 1.5 m d’eau de profondeur, sans courants forts et sans obstacle dangereux sous l’eau)
    • Indicateur de cible ou tout indicateur sur la Terre ferme le plus proche possible de la cible (une communication radio air – sol ou fumigène est aussi acceptable)
  3. Bateau de récupération des sauteurs
    • Un bateau par sauteur dans l’air ou dans l’eau à la fois
    • Le moteur du bateau doit être assez fort pour compenser la vitesse du vent
    • Le bateau doit être assez grand pour son pilote, un assistant, le sauteur et son équipement (mouillé)
    • Équipe : le pilote du bateau et un sauteur non participant au saut pour assistance
    • Équipement : vestes de flottaison pour l’équipe du bateau et d’autres en extra
    • Rames et/ou crochet à bateau
    • Échelle en cas où le bateau est assez gros
  4. Sauveteur – on recommande une personne ayant de l’expérience pour utiliser les techniques de respiration artificielle

Jour du saut

  1. Organiser et donner une séance d’information aux participants du saut
    • Sauteurs et pilotes
    • Pilotes des bateaux
    • Équipe des bateaux
  2. Vérifications des conditions
    • Vitesse maximum des vents – 10 MPH
    • La température de l’eau doit être acceptable pour la natation
  3. Vérifications de l’équipement des sauteurs
    • Dispositif de flottaison attaché au sauteur
    • Système pour gonflage du dispositif de flottaison accessible (muni d’une cartouche de CO2 ou valve)
    • Système de parachute comme pour un saut normal
  4. Procédures pour le saut
    • Lancer un indicateur de dérive de vent (IDV). Il faut le regarder attentivement lorsqu’il atteint l’eau si c’est le cas
    • Repérage du point de sortie – une attention spéciale doit être apportée à cause du manque possible de toute référence à la surface de l’eau
    • Chute libre – penser à une instabilité au départ de l’avion due au manque de vêtements
    • Altitude de déploiement – à 3000 pieds ANS ce qui permet plus de temps pour l’étape 5.
  5. Diriger la voilure vers la cible tout en se préparant à l’atterrissage à l’eau
  6. Atterrissage à l’eau
    • Atterrir face au vent – ainsi la voilure atterrira derrière le sauteur sans l’encombrer
    • Ne pas essayer d’enlever le harnais (cuissards) avant d’avoir pris contact avec l’eau
    • Nager afin de rester à l’écart de l’équipement (surtout de la voilure et des suspentes)
    • Diriger le bateau vers le sauteur pour le récupérer

Revue sur le déroulement des sauts à l’eau

  • Rassembler tous les sauteurs participants pour la revue sur le déroulement des sauts
  • Laisser le site tel que requis. Assurez-vous de remercier les pilotes des bateaux et leur équipe
  • Suspendre l’équipement mouillé pour qu’il sèche à l’ombre car le soleil endommage le nylon

Procédures d’urgence

  • Atterrissage à l’eau non intentionnel
    • Relâcher partiellement la tension du harnais, gonfler le dispositif de flottaison
    • À l’atterrissage – se dégager de l’équipement, si on conserve le harnais, se libérer de la voilure principale
  • Atterrissage par grands vents ou courants forts
    • Non intentionnel – gonfler le dispositif de flottaison et se libérer de la voilure
    • Intentionnel – après avoir suivi les procédures d’un atterrissage normal dans l’eau, effectuer une libération de voilure
  • Défaillance de voilure
    • Déployer sa voilure de secours
    • Relâcher partiellement la tension du harnais autant que possible
    • Gonfler le dispositif de flottaison
    • Se dégager de l’équipement après atterrissage

Évaluation

L’administration de cet endossement peut être faite par un IE